Le landart
“L’art dans la nature, le « land art » en bon français”, c’est sortir de son atelier pour aller travailler dans, en rapport et avec la nature, nature qui peut d’ailleurs très bien être urbaine. Cela peut être souvent une installation, c’est à dire l’ambition d’intégrer sa réalisation à un lieu plutôt que de la poser sur un socle.
Dans son ouvrage « Land Art » Gilles A. Tiberghien écrit : « si on conserve ce nom de Land Art, disons qu’il s’agit plutôt de l’entrecroisement de trajectoires d’artistes venus d’horizons assez divers et qui, à la fin des années soixante, contribuent à faire émerger une forme d’art qui considère la terre à la fois comme matériau premier et comme surface d’inscription. » Il ne faut pas oublier que ce mouvement est né dans le contexte social et politique des années 60 et s’est constitué dans un élan de changement.
Certains artistes ont marqué violemment le paysage par leurs réalisations comme Robert Smithson avec « Asphalt Rundown » et Michael Heizer avec » Double Negative, intervenant dans le gigantisme des paysages américains et entraînant une modification importante des sites.
Robert Smithson “asphalt-rundown” Michael Heizer “Double Negative”D’autres artistes agissent plus en harmonie avec la nature.
Pour garder trace de l’œuvre, les artistes font des films, des photographies ou des cartes topographiques car ses œuvres sont par essence éphémères.
Andy Goldsworthy, anglais, est aujourd’hui un artiste reconnu de ce mouvement. Il modifie le paysage en créant des sculpture à la fois éphémères et géométriques qu’il photographie.
« Au début des années 1960, une tendance de l’art américain, mais aussi européen, va mettre de plus en plus l’accent sur l’utilisation des matériaux naturels, la terre, l’eau ou l’air, qui manifestent le processus à l’œuvre et impliquent du même coup une nouvelle conception de la durée dans l’art. Corrélativement, l’attention des artistes, des sculpteurs mais aussi des peintres, se porte sur l’exploration de nouveaux espaces en dehors de ceux qui sont traditionnellement réservés à l’art, ce qui va progressivement les amener à s’interroger sur leur environnement et à s’intéresser aux sites naturels. Cette attitude, qui découle logiquement de recherches plastiques et conceptuelles, va de pair avec une contestation politique du marché de l’art et des lieux traditionnels d’exposition. »
[alpine-phototile-for-pinterest src=”board” uid=”artgora” board=”LANDART” imgl=”pinterest” pinit=”1″ dlstyle=”small” style=”floor” row=”4″ size=”192″ num=”8″ shadow=”1″ max=”100″]
Le Manifeste du Land Art
Margriet Kemper, directrice artistique du festival Euro Land Art aux Pays Bas, a rédigé un Manifeste du Land Art qui a été adopté par les partenaires français et allemands et que les artistes doivent respecter.
LE LAND ART EST A L’ECOUTE DU SITE
LE LAND ART VOIT L’HORIZON
LE LAND ART FERTILISE LES IDEES
LE LAND ART IMPLANTE DES IMAGES
LE LAND ART RECOLTE LES AH !
LE LAND ART
Stimule les sens
Encourage l’imagination
Active la pensée
LE LAND ART PEUT
Clarifier ce qui est complexe
Révéler ce qui est caché
Alléger ce qui est lourd
Rendre sérieux ce qui est léger
LE LAND ART AIDE A
Définir l’identité d’une région
Entrer dans la zone de tension entre la ville et la campagne
Créer un renversement culturel en changeant les temps
Enlever les stéréotypes de la ville et de la campagne
LE LAND ART DONNE
La beauté où elle est nécessaire
La laideur où elle est nécessaire
LE LAND ART OSE
Critiquer ce qui doit être critiqué
Adopter ce qui doit être adopté
LE LAND ART SOUHAITE
Être plus que de l’art en campagne
Être plus une démarche qu’un produit
LE LAND ART
Respecte les éléments vivants du site
Se sert des aspects physiques du site
Explore les autres aspects du site
Reconnait que le site lui est antérieur
Intègre l’histoire et l’avenir du site
Considère que le site est utilisé par les Hommes
Reconnaît que le paysage n’est pas une salle de musée
LE LAND ART EST DE L’ART
Voici la sélection de trois livres pour aborder le landart tout simplement avec vos enfants: